Travailleurs handicapés
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L’importance du rôle de l’entreprise adaptée, confirmé par une étude récente

Première réflexion prospective de grande ampleur réalisée en France sur la question de l’avenir de l’emploi des personnes handicapées, l’étude Travail, Handicap et Entreprises 2025, initiée par la Société Générale et l’Adapt avec l’appui scientifique du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), a mobilisé pendant plus d’un an près d’une centaine d’acteurs, parmi lesquels on compte sept grands groupes (Sncf, Aéroports de Paris, Orange, Malakoff Médéric, BPCE, Sage, Suez), l’Agefiph ainsi qu’une équipe de travail multi-acteurs (dirigeants et cadres d’associations, chefs d’établissement, experts, conseils en prospective, cadres de collectivités locales, responsables des achats, médecins du travail, managers, responsables de Cap Emploi, syndicats et personnes handicapées).

L’objectif de cette étude visait d’abord à se doter des clés de compréhension de la relation travail-handicap, mais ensuite (et surtout) à proposer des plans d’actions aux intervenants (notamment les entreprises) afin de répondre aux défis économiques et sociaux auxquels nous devrons faire face dans les dix années à venir.

Des six scénarios envisagés d’ici à 2025, il ressort un constat préliminaire commun : l’avenir du travail et de l’emploi des personnes en situation de handicap fait face à des menaces lourdes, tout en recelant de vraies opportunités !

Les menaces, nous en avons tous d’ores et déjà un avant-goût : dans le climat actuel de difficultés économiques, l’État comme les collectivités territoriales, face aux contraintes budgétaires, sont (et seront de plus en plus) amenés à réorienter une partie des fonds dédiés spécifiquement aux personnes handicapées vers des politiques plus globales touchant aux « publics fragiles ». Quand on sait, d’autre part, que les entreprises franchissent déjà difficilement le seuil de 3 ou 4% d’emploi de collaborateurs en situation de handicap au sein de leur effectif, il n’est pas déraisonnable de penser que le taux d’inactivité de ces acteurs handicapés restera comparativement plus élevé que la moyenne. Si l’on y ajoute les inerties existantes propres aux dispositifs de prise en charge des publics handicapés (salariés ou non), le plafond de verre ouvrant sur une « société inclusive » (voir notre précédent article Les ateliers La Ruche et la formation professionnelle : Au-delà des mots, un impératif vital et légal) n’est pas près d’être franchi…

D’une certaine manière, si l’évolution de la société qui tend aujourd’hui vers « l’ère de la diversité » se confirmait, le fait du handicap sera certainement mieux pris en compte par les schémas de pilotage, mais il ne sera toutefois considéré que comme l’un des éléments de situations discriminatoires parmi d’autres. Douloureux dilemme.

Au regard de ce qui précède, quels sont les leviers que l’étude a identifiés et retenus comme étant susceptibles de répondre aux défis qui s’annoncent ?

Quatre d’entre eux font partie des « défis prioritaires », dont :

– La formation professionnelle,
– Les Entreprises Adaptées (EA) et les Établissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT).

Faisant le constat qu’élever et adapter le niveau de compétences des personnes handicapées entraînait une augmentation de leur potentiel d’inclusion réussie au sein du marché du travail, les partenaires demandent à ce que ce public soit traité de façon prioritaire dans la mise en œuvre des actions de formation professionnelle, initiale et continue. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, aux Ateliers La Ruche, nous avons très tôt pris cette question à bras-le-corps et mis en place une véritable ingénierie de formation continue auprès de nos équipiers en situation de handicap. Et ce, car nous avons estimé que systématiser (banaliser) ce type d’effort leur permettrait de surmonter en grande partie leurs limites et de se rapprocher au plus près du monde productif dit ordinaire.

Le second levier signalé par l’étude nous concerne plus directement puisqu’il met l’Entreprise Adaptée (EA) et l’ESAT au cœur des mutations à engager pour améliorer l’inclusion professionnelle des personnes handicapées. Ce qui est prioritairement visé ici, c’est le positionnement de ces structures (EA, ESAT). En effet, il nous est reconnu un double rôle stratégique :

– Une approche efficiente de l’accompagnement des acteurs handicapés,
– Le caractère primordial de nos partenariats d’achats avec les entreprises. En ce qui concerne le premier axe, l’objectif des politiques qui seront bientôt appliquées, est d’élargir le champ d’action de l’accompagnement pratiqué aujourd’hui : mesures techniques (équipements, logiciels, transport…) et organisationnelles (aménagement du temps de travail, télétravail…).

Par exemple, au sein de nos ateliers, nous cherchons à déployer une solution novatrice qui s’apparenterait à du « job coaching », réunissant tous les partenaires de l’accompagnement.

Enfin, les partenariats d’achats noués avec les entreprises, administrations et collectivités sont désignés comme le socle solide et durable qui conditionne la réussite des objectifs ci-dessus. Compte tenu du resserrement (irréversible ?) de l’engagement financier public, la croissance des achats faits aux Entreprises Adaptées et ESAT représente, selon les auteurs du rapport, la voie privilégiée pour construire dans la durée une filière d’achats pourvoyeuse de ces emplois si indispensables pour les personnes handicapées les plus éloignées du monde du travail.

EA La Ruche

Entreprise Adaptée spécialisée dans l'imprimerie, la papeterie et la sous-traitance. Depuis 30 ans à vos côtés pour favoriser l'insertion des travailleurs handicapés.

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