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Formation professionnelle au quotidien : le parcours d’Éric vu par Éric

Eric BurgesAu regard de l’article précédent traitant de la question de la formation professionnelle dans une Entreprise Adaptée, il apparaît que ces enjeux sont de toute évidence complexes car ils se trouvent au carrefour de plusieurs logiques, en particulier, entre, d’un côté, la logique d’entreprise qui met la performance, la compétitivité… au centre de son développement et, de l’autre, la logique que nous avons appelée « règle des 2A », c’est-à-dire l’Accompagnement des équipes en situation de handicap et l’Aménagement du cadre de travail.

Comme vous l’avez compris, cette règle des 2A met l’accent sur des impératifs d’un autre ordre ; au-delà de la mécanique productive, elle charge l’Entreprise Adaptée – les Ateliers La Ruche dans le cas présent – d’une forte responsabilité sociale : apporter sa pierre à l’édifice d’une « société inclusive ».

Concrètement, cela signifie mobiliser des ressources (financières, humaines, techniques…) pour offrir à nos coéquipiers handicapés de vraies chances d’épanouissement sur de vrais postes de travail.
Depuis l’intégration personnalisée au moment de l’embauche jusqu’à l’accompagnement ou tutorat permanent tout au long de la vie du contrat en passant par l’aménagement des conditions de travail et la prise en compte des besoins individuels (capacités d’apprentissage, capacités d’adaptation, contraintes extra-professionnelles, suivi médico-social, etc.), c’est une véritable ingénierie de la formation que nous sommes amenés à construire.

Afin de vous faire partager la réalité de ces dispositifs que nous mettons en œuvre aux seins des Ateliers La Ruche, nous avons décidé de donner la parole à l’un de nos collaborateurs, Éric B., afin qu’il témoigne de cette imbrication au quotidien du travail et du handicap.

Tout d’abord, Éric, quel est actuellement votre poste de travail aux Ateliers La Ruche ?

« Je suis opérateur polyvalent, chargé de la fabrication de cahiers et de boîtes à archives. A ce titre, je suis amené à piloter différentes machines professionnelles comme un massicot – spécialement aménagé –, une machine à onglets ou bien encore une perforatrice et une agrafeuse. »

Comment s’organisent vos tâches ? Donnez-nous un exemple :

« Je récupère du pôle imprimerie les feuilles quadrillées, je les vérifie, les porte au pôle massicotage où j’effectue la découpe selon taille demandée (A4, A5, etc.). Après recomptage, j’utilise successivement la perforatrice, la machine à onglets pour réaliser les intercalaires et enfin une sertisseuse-relieuse pour insérer et sertir le tout dans une reliure à spirales. »

Vous suivez donc un protocole de production bien précis, non ?

« Bien sûr ! Comme, de plus, on doit respecter des normes de qualité, il faut être attentif à tous nos gestes.»

Avez-vous reçu une formation spécifique pour ce poste ?

« En fait, j’ai reçu plus qu’une formation. Dès mes débuts dans l’entreprise, mon référent-tuteur aux Ateliers La Ruche (chef d’atelier) m’a formé aux différentes tâches et m’a accompagné sans relâche. Pendant plus de six mois ! C’était assez strict, depuis l’encadrement technique jusqu’au contrôle de mon activité. Aujourd’hui encore, on peut dire que c’est assez exigeant, mais ici, aux Ateliers La Ruche, on porte une attention particulière à mon travail et à ma personne, chose que je n’avais pas trouvée dans une entreprise dite ordinaire !»

Vous aviez donc travaillé auparavant dans le secteur « non protégé » ?

« J’ai une formation initiale de métallier, puis j’ai travaillé pendant plus de six ans en tant qu’intérimaire dans une entreprise de logistique. Suite à une affection sévère du dos liée à la manutention manuelle de charges lourdes, je me suis retrouvé handicapé et au chômage… »

Comment avez-vous été recruté par les Ateliers La Ruche ?

« D’abord, il faut savoir qu’il est extrêmement difficile de trouver une offre d’emploi pour un handicapé ; c’est très, très dur, même en utilisant Internet !
Les Ateliers La Ruche ? Ce fut un miracle ! J’étais alors démotivé, non seulement je souffrais physiquement, mais en plus j’avais peur de retravailler…. Et puis Cap Emploi m’a parlé en 2010 d’une offre d’emploi aux Ateliers La Ruche qui m’ont accueilli, formé, encadré pour enfin m’intégrer au sein de leur équipe. »

Si vous deviez comparer votre travail actuel aux Ateliers La Ruche (entreprise adaptée) avec le précédent (entreprise dite ordinaire) ?

« Aux Ateliers La Ruche, je suis suivi de près et on prend en compte la fatigabilité et les obstacles que je rencontre dans chacun de mes gestes. Et puis, les tâches sont très variées. »

C’est-à-dire ?

« J’ai participé à plusieurs missions de mise à disposition dans des entreprises de la région. Par exemple, j’ai fait de l’entretien d’espaces verts, de la mise sous enveloppe ou encore du contrôle de maintenance sur un site industriel. »

Mais comment avez-vous été formé à ces nouvelles tâches ?

« Comme je vous l’ai indiqué plus haut, cela a été possible car je n’ai pas simplement reçu une formation technique, mais un accompagnement global de tous les instants. Cela veut dire que mon référent et toute l’équipe m’ont transmis progressivement leurs savoir-faire, en fonction de mes compétences, et surtout qu’ils l’ont adapté à ma situation (besoin d’être rassuré, suivi médico-social, etc.). »

EA La Ruche

Entreprise Adaptée spécialisée dans l'imprimerie, la papeterie et la sous-traitance. Depuis 30 ans à vos côtés pour favoriser l'insertion des travailleurs handicapés.

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