Etat des lieux économique du travail protégé et adapté

En 2013, le Réseau Gesat a établi le projet d’un observatoire économique du travail protégé et adapté, afin de mettre en lumière les relations qu’entretiennent les entreprises françaises avec les ESAT/EA.

L’édition 2015 s’inscrit dans la continuité de l’étude Travail, Handicap et Entreprises 2025, initiée par la Société Générale et l’Adapt avec l’appui scientifique du CNAM (où l’importance du rôle du de l’entreprise adaptée était largement confirmé), et coïncide aussi avec les 10 ans de la loi sur « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Le chemin parcouru est encourageant, même si les efforts sont à poursuivre.

Il en ressort ainsi que les ESAT et les Entreprises Adaptées sont sollicités de manière exponentielle (notamment grâce à leur présence sur tous les champs des achats). De manière générale, elles amorcent un virage vers des métiers innovants, sans perdre de vue la valeur ajoutée pédagogique pour les travailleurs handicapés. L’engagement (souvent qualifié de « contraint ») des donneurs d’ordres se transforme peu à peu en volonté de plus en plus affirmée de développer des relations économiques basées sur le respect et la confiance.

Les tendances majeures de ce second observatoire se traduisent ainsi par :

– le fait que les donneurs d’ordres (privés et publics confondus) confirment des opportunités de développement de nouveaux marchés – de par des activités de plus en plus diversifiées,

– un renouveau de confiance qui s’exerce dans les valeurs d’excellence du secteur, que ce soit dans l’accompagnement des personnes handicapées (le taux d’emploi dans ces établissements est en croissance constante, bien que celui-ci oscille entre atout et obligations) ainsi que sur la performance économique (44% des structures réalisent plus d’un million de chiffre d’affaires, en hausse de 3% en 2015),

– le profil type, ou l’entreprise modèle, qui a recours au secteur protégé est le plus souvent issu du secteur privé, de petite taille, et géographiquement proche de la structure à laquelle elle choisit de sous-traiter une partie de ses activités (85% des clients sont à proximité immédiate des ESAT et EA ou dans le même département); paradoxalement, les grands comptes sont encore peu nombreux parmi les clients du secteur,

– l’émergence des marchés publics remportés : malgré leur complexité (principalement en raison de leur formalisme), les structures du STPA remportent de plus en plus d’opportunités.

Pour conclure, le secteur protégé a donc encore une belle marge de progression, à la fois auprès des grands comptes, mais aussi auprès du service public. De quoi continuer à renforcer comme il se doit la démarche sociale et solidaire.